Solution du probl?me social【電子書籍】[ Pierre-Joseph Proudhon ]

Solution du probl?me social【電子書籍】[ Pierre-Joseph Proudhon ]

<p>Un grand acte vient de s’accomplir, irr?sistible, irr?vocable.</p> <p>Que chacun, suivant son inclination, en fasse son deuil ou s’en f?licite ; mais que tous se pr?parent ? l’impr?vu : car, je vous le jure, la face du monde vient d’?tre chang?e.</p> <p>Royaut?, monarchie constitutionnelle, syst?me repr?sentatif, classe travailleuse et classe bourgeoise, et bien d’autres choses que je ne suis nullement press? de dire, tout cela est d?sormais aussi loin de nous que la loi Gombette et les Capitulaires de Charlemagne. L’assembl?e nationale qui va se r?unir, si r?volutionnaire qu’elle nous vienne, ne sera, aussi bien que la constitution qu’elle doit donner, que du provisoire. Ce n’est point avec des lambeaux de la constitution de l’an VIII, de celle de l’an III ou de l’an II, flanqu?es du Contrat social et de toutes les d?clarations de Droits de Lafayette, de Condorcet et de Robespierre, que l’on traduira la pens?e du Peuple. Notre illusion en ce moment est de croire ? la possibilit? d’une r?publique dans le sens vulgaire du mot ; et c’est chose risible que de voir nos tribuns arranger leurs fauteuils pour l’?ternit?. La derni?re r?volution contient autre chose : sans cela il faudrait dire qu’elle s’est accomplie par hasard, qu’elle est un accident sans cause et sans racines, en un mot, qu’elle est absurde.</p> <p>Telle est aussi l’id?e, tel est le doute qui, dans le secret des consciences, tourmente la nation, ceux qui occupent le pouvoir, aussi bien que ceux qui viennent de le perdre.</p> <p>Tous les hommes qui, hier, s’attachaient ? l’une des formes politiques maintenant disparues, conservateurs, dynastiques, l?gitimistes, et plus d’un m?me parmi les radicaux, ?galement d?rout?s, regardent avec inqui?tude cette R?publique qui rena?t, sous un ?tendard nouveau, un demi-si?cle apr?s ses fun?railles. Depuis quand, se disent-ils, est-ce que les morts ressuscitent ? L’histoire r?trograde-t-elle ? tourne-t-elle ? se recommence-t-elle ? La soci?t? a-t-elle ses ?poques paling?n?siques, et le progr?s ne serait-il qu’une s?rie de restaurations ?…</p> <p>Puis, passant rapidement du doute au d?sespoir : Voyez, ajoutent-ils, cette r?volution faite sans id?e ! ce drame renouvel? moiti? de 89, moiti? de 93, appris dans des romans, r?p?t? dans des tabagies, puis jou? sur la place publique par des hommes qui ne savent seulement pas que ce qu’ils viennent de d?truire a ?t? la fin de ce qu’ils commencent ! D’o? vient-elle, cette r?volution ? elle n’en sait rien. O? va-t-elle ? elle l’ignore. Qui est-elle ? elle h?site sur son propre nom, tant elle-m?me se conna?t peu, tant son apparition est factice, tant ce mot de R?publique semble un sol?cisme dans notre langue.</p> <p>Le premier jour, c’est le renversement du minist?re.</p> <p>Le second jour, c’est la chute de l’opposition.</p> <p>Le troisi?me jour, c’est l’abdication de Louis-Philippe.</p> <p>Le quatri?me jour, c’est le suffrage universel.</p> <p>Le cinqui?me jour, c’est l’organisation du travail.</p> <p>Le sixi?me, le septi?me jour, ce sera la communaut? et le phalanst?re !...</p> <p>Oh ! le Gouvernement l’avait pr?dit : nous ?tions tous aveugles, nous sommes tous dupes. La R?publique, dont personne ne voulait, a surgi de nos querelles, tra?nant ? sa suite des saturnales inconnues. Entendez-vous les cris des Icariens, les cantiques de Ch?tel, et ce bruit confus, horrible, de toutes les sectes ? Avez-vous vu ces hommes ? visages sinistres, pleins du vin de la liste civile, faire des rondes ? minuit, avec des chiffonni?res nues, dans la demeure royale ? Avez-vous compt? les cadavres de ces cent trente h?ros, asphyxi?s par l’alcool et la fum?e, dans l’orgie de leur triomphe ?… O? s’arr?tera ce carnaval sanglant ? Quel d?no?ment ? cette fable, o? l’on voit une nation enti?re, men?e par une douzaine de mystagogues, figurer comme une troupe de com?diens ?…</p> <p>Et voil?, reprennent-ils, voil? l’?uvre de cette Opposition qui se pr?tendait clairvoyante, qui niait les passions hostiles, qui se flattait de dompter l’?meute ; qui, ma?tresse un instant du pouvoir, ayant quarante mille hommes de troupes, et quatre-vingt mille gardes nationaux pour faire respecter son mandat, n’a eu rien de plus press? que de faire battre la retraite, et de laisser le champ libre ? la R?publique !</p> <p>Voil?, r?pliquent les autres, le fruit de cette pens?e immuable, qui, souillant tout, corrompant tout, ramenant tout ? son ?go?sme, faisant de toute v?rit? un mensonge, se jouant ?galement de Dieu et des hommes, apr?s dix-sept ans de perfidies, pr?tendit jusqu’? la derni?re heure faire des conditions au pays, et dire ? la libert? : Tu n’iras pas plus loin !</p> <p>Voil? comme finissent les usurpateurs ; voil? comme sont emport?s les hypocrites et les impies. La r?volution de f?vrier ne peut se comparer qu’? un vomissement. Le peuple de Paris expulsant Louis-Philippe, ?tait comme un malade qui rejette un ver par la bouche !…</p> <p>Et cependant le Peuple est plus pauvre que jamais : le bourgeois se ruine, l’ouvrier meurt de faim, l’?tat court ? la banqueroute. Oh ! qu’allons-nous devenir ?…</p>画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。

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